"Faustina la Corsa", Epouse de Ghjuvan GAFFORI, général de la nation sous le gouvernement de PAOLI. En 1746, elle ordonna aux soldats commandés par son mari d'attaquer la citadelle de Corte, où les Génois retenaient leur jeune fils en otage. Elle est représentée aussi, une torche à la main sur un baril de poudre, face à ses assaillants qui encerclent sa maison, où elle est seule avec ses enfants. Faustine menaça de tout faire sauter si l'on parlait de reddition.
SAMPIERU CORSO (1498 - 1567)
SAMPIERU CORSO naît en 1498 dans un hameau de Bastelica. Il débute à 14 ans dans la carrière des armes, servant Jean de Médicis, puis le pape Clément VII et, en 1530, Hippolyte de Médicis. En 1545, il épouse, à l'âge de 47 ans Vannina d'Ornano âgée de 15 ans, issue d'une des plus illustres familles corses. En 1547, il obtient le grade de colonel, commandant l’ensemble des « bandes » corses au service du roi François Ier. Après avoir été emprisonné par Les Génois puis Libéré par Henri II, il milite pour une action française en Corse. En 1553, à la tête d'une alliance franco-turque et avec les Ornano, famille de sa femme, il rallie à lui le peuple, les grandes familles des capurali et les seigneurs de l’île. Il mène la révolte contre les Génois conduits par Andréa Doria et en 1554, les Corses de Sampieru Corso battent les Génois au col de Tenda. Nommé gouverneur d’Aix-en- Provence en 1560, Sampieru Corsu est ensuite nommé ambassadeur extraordinaire en Turquie par le roi de France. Sampieru revient en Corse en 1564 à la tête d’une petite troupe, mais va mourir assassiné en 1567 par un de ses valets traître du nom de Vittolo, (il fût même décapité) conséquence de la vendetta de la famille d’Ornano qui veut venger la mort de Vannina que Sampieru avait tuée la soupçonnant de collusion avec les Génois. Alphonse d'Ornano , son fils, deviendra Maréchal de France.
(L’histoire de cet assassinat a fait l’objet d’un "opéra Sampieru Corso", écrit par Henri Tomasi, créé au Grand Théâtre de Bordeaux, le 6 mai 1956.)
LETIZIA RAMOLINO (1750 - 1836)
Epouse de Charles Bonaparte et mère de Napoléon 1er. Femme énergique et fière, en 1768 elle décide d'accompagner son mari, lors de l'appel aux armes par Pascal Paoli pour lutter contre les troupes françaises. Elle continue ce combat en 1769, alors qu'elle est enceinte du futur emereur des Français ! Elle eut treize enfants dont huit survécurent. Sous l"Empire, elle mena une vie tout à fait modeste, à l'écart de la Cour et reçut le titre de Madame Mère.
THEODORE de NEUHOFF (1694 - 1756)
Le baron Théodore de Neuhoff, né le 25 août 1694 à Cologne et mort le 11 décembre 1756 à Londres, est un gentilhomme westphalien, qui devint, de façon éphémère, sous le nom de Théodore Ier, le premier et le seul roi de toute l’histoire de la Corse en 1736. Aventurier politique westphalien, côtoyant quelques grands de ce monde, très doué en particulier pour les langues :anglais, italien et espagnol et maîtrisant parfaitement le latin. Théodore de Neuhoff fait la connaissance en Espagne du chanoine Orticoni, qui avait été envoyé à Madrid pour demander aide et protection de la Cour Espagnole. Orticoni convaint Théodore que les Corses sont prêts à lui offrir le titre de roi en échange de moyens matériels et financiers. Après sa rencontre à Livourne avec les généraux Luiggi Giafferi et Andrea Ceccaldi, il décide de mettre tout en œuvre pour défendre l’ïle de Corse. Le 20 mars 1736, à bord d’un bâtiment britannique, armé de 3 000 fusils et des canons, mais aussi avec de l’argent, il débarque à Aléria accompagné d’une suite de 16 personnes : officiers, maître d’hôtel, cuisinier et autres domestiques ...
Le 15 avril, à Alesani, la plupart des représentants locaux viennent lui rendre un vibrant hommage. Il fut dès lors élu Roi de Corse -Théodore 1er-. Il met en place, une constitution monarchique qui prévoit un impôt modeste, une université et l’accession des Corses à tous les emplois publics. Théodore ne put cependant avoir les services des grands chefs de la Corse mais acquiert une popularité auprès du peuple et prend résidence dans l'ancien palais épiscopal de Cervione. ......
MARTHE FRANCESCHINI - " DAVIA" (1756 - 1799)
Originaire de Corbara, Marthe Franceschini avait été enlevée en 1778 par des pirates. Sa beauté et son charme attirèrent Sidi Mohammed ben Abdallah le sultan alawite du Maroc, qui la prit dans son harem et en devient la favorite. En 1786 obligée de se convertir à l’Islam , elle deviendra Dawiya (Davia), sa femme légitime et première sultane. A Corbara on la dit « Impératrice du Maroc ».Son influence grandit sur la politique intérieure et extérieure du Maroc jusqu'à entretenir une correspondance avec la Reine d’Espagne. Sidi Mohammed Ben Abdallah à la demande de son épouse intervient pour que la famille FRANCESCHINI puisse quitter la Corse et rejoindre le Maroc.. Ils sont reçus à la cour chérifienne « avec tous les honneurs dus aux princes de la famille impériale ». Ils s’installent par la suite dans la ville de LARACHE où elle meurt en 1799. ......
PASQUALE de PAOLI (1725 - 1807)
Pasquale Filippu Antone PAOLI (Stretta di Merusaglia 1725 - Londres 1807). Fils de Ghjacintu et de Diunisa née Valentini. Elevé à Naples, il arrive en Corse le 16 avril 1755, est élu « Capo Generale puliticu e ecunumicu » après la consulta du couvent de Sant’Antonio della Casabianca du 13 et 14 juillet 1755. Des textes constitutionnels, seront adoptés par « La Diète Générale » convoquée par le Général dans la cité de Corti le 16,17,18 novembre 1755. La Constitution corse de 1755 fit de la Corse la première république démocratique moderne d'Europe car elle est basée sur la séparation des pouvoirs et le suffrage universel, elle fut en vigueur de 1755 à 1769. En 1763, Pascal Paoli met en place une commission constituée de neuf personnalités pour étudier les modalités de la mise en œuvre d’une Université. Les « Ragguagli dell'isola di Corsica », journal officiel de la Nation corse, annoncent fièrement que la capitale insulaire s'apprête à recevoir « une Université publique de toutes les sciences, sur le modèle des meilleures universités du continent ». L'inauguration de l'Université a lieu le 3 janvier 1765 en présence de toutes les autorités corses. Les cours débutent le 7 janvier suivant. Le 15 mai 1768, après le Traité de Versailles, les génois cèdent la Corse à la France. Le 8 mai l’armée Corse de Pascal Paoli s’effondre à Ponte-Novu et le 13 juin Paoli s’embarque à Porto-Vecchio sur un navire Britannique. Il quitte la Corse pour un premier exil en Angleterre (1769- à mars 1790). Le 22 mars 1790 un dîner d’adieu à Londres fut organisé et une lettre de Paoli est rédigée au roi Georges III de Grande-Bretagne. Arrivé en France, Pascal Paoli est présenté à Louis XVI le 8 avril. Le 22 avril il se présente devant la Constituante et le 26 avril Pascal Paoli est reçu par Robespierre à la Société des Amis de la Constitution. De retour en Corse, Pascal Paoli est nommé Président du Conseil général et Commandant en Chef de la Garde Nationale. En 1794, inculpé et persécuté par la Convention, il accepte la protection de la Grande-Bretagne. Il quitte la Corse pour un deuxième exil (de 1795 à 1807). Pascal Paoli aura vécu trente-deux ans en Corse mais un total de trente-quatre années d'exil en Angleterre.
Louis Henri Capazza ( 1862 - 1928)
Le 14 novembre 1886, avec le dirigeable « Le Gabizos », Louis Capazza et Alphonse Fondère, un jeune homme de 21 ans, réussissent la première traversée en ballon de la Méditerranée. Ils décollent de Marseille à 04h30 et atterrissent cinq heures et demie plus tard à Appietto, en Corse.
S'élançant du parc de La Villette, à Paris, il effectue en 1892 son premier vol en montgolfière.
Il fait de nombreux vols dans les années 1891-92 au Royaume-Uni, et 1893-94 en France. Il conçoit à cette période un dirigeable en forme de « soucoupe volante », et invente un parachute d'un nouveau genre avec lequel il fait deux sauts.
Lors d'une tentative de vol en août 1892, au Brent Reservoir, populairement nommé lac de Welsh Harp, près de Londres, le ballon glisse hors du filet, et s'envole sans lui. Mis en colère par l'échec de la tentative, les nombreux spectateurs présents, dans un mouvement de foule, tentent de le tuer. La même année, il invente un prototype de ballon qui utilise un grand parachute, en lieu et place du traditionnel filet, qu'il lance depuis l'usine à gaz de La Villette. Le ballon est délibérément crevé en vol, le pilote atterrissant avec le parachute en toute sécurité.
Lors d'une tentative le 7 mai 1903, à cause d'une trop forte pression du gaz, son ballon prend feu.
Le 26 octobre 1910, il est le second à traverser la Manche en dirigeable. Parti de Moisson (Yvelines) à bord du "Morning-Post", il atterrit en Angleterre à Aldershot (Hampshire).
Danielle CASANOVA - PERINI (1909 - 1943)
"Elue membre d’une nouvelle direction des Jeunesses Communistes en février 1934 puis Secrétaire générale du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, elle participe activement au journal « Jeunes Filles de France ». Elle passe dans la clandestinité avec quelques « fidèles » du mouvement et s’occupe de l’édition clandestine de l’Avant-Garde, assure la liaison entre la direction illégale du PC et les intellectuels influents. En octobre 41 avec l’aide de Josette Cothias, elle édite une « Humanité des femmes ». Elle est chargée par le Parti de rassembler les intellectuels patriotes, nouvelles activités qui la conduiront directement à l’arrestation. Danielle a été arrêtée le 15 février 1942. Elle reste au Dépôt de la Préfecture de Police jusqu’au 23 mars. Elle passe 5 mois à la prison de la Santé, puis le 21 janvier 1943, Danielle Casanova est déportée. Le convoi arrive à Auschwitz-Birkenau , elles sont 230 femmes - convoi-symbole des femmes de la résistance, elles avaient entre 17 et 69ans. Début mai 1943 des tracts dénonçant l’horreur d’Auschwitz circulent en France. Danielle connaît le block 26 où sont parquées ses camarades. Elle y va le soir soigner les malades . Les camarades meurent les unes après les autres vaincues par le typhus. Sur les 49 rescapées du convoi seules 3 réussirent à échapper au typhus Le 1er mai 1943 prise d’une violente fièvre, elle ne reconnaissait personne. Puis la fièvre est retombée, signe fatal. Le 9 mai 1943 Danielle n’est plus, elle est tombée sans avoir jamais cessé de croire dans la vie nouvelle." (association ANACR 2A)
JEAN NICOLI (1899 - 1943)
Né le 4 septembre 1899 à San-Gavinu di Carbini, Jean Nicoli, était un ancien élève de l’Ecole Normale d’Ajaccio. Pédagogue inventif, il avait aussi un sens aigu de la justice sociale et du progrès. Après avoir enseigné en Corse du Sud, il part à 26 ans pour l’Afrique. Au grès de ses nominations successives au Mali puis au Sénégal, il se soucie fortement d’africaniser sa pédagogie d’enseignant et de prendre en compte les spécificités culturelles africaines. Il conduit aussi des enquêtes d’ethnologue tout en occupant un poste de Directeur d’école au Sénégal en 1924. Il obtient un brevet d’invention pour avoir mis au point une nouvelle méthode de calcul et poursuit plusieurs réflexions sur les méthodes d’enseignements qu’il expérimenta en afrique. Jean Nicoli fut un humaniste exigeant d’où ses notes virulentes dénonçant le travail forcé et les brutalités autoritaires de l’exploitation coloniale qui lui valurent quelques ennuis avec son administration. En rupture avec l’enseignement français en Afrique, Jean Nicoli propose une école dont le rouage essentiel est au village. Il obtient l’écrit du concours d’inspecteur de l’Education Nationale et est dès lors promis à un avenir de haut fonctionnaire cependant il dut quitter précipitamment l’Afrique en 1935, son épouse étant gravement malade. Jean Nicoli souhaitait aussi intégrer la dimension corse aux programmes nationaux. "C'est nous traiter en déchus que d'oser ne pas enseigner l'histoire et la géographie de la Corse dans nos écoles de Corse", écrit-il. Dès 1936, il participa à la lutte du Front Populaire. En 1938, il doit quitter l’enseignement après des ennuis de santé. Il demeure néanmoins actif avec son frère dans beaucoup de travaux et d’initiatives visant à améliorer la qualité de vie de sa micro région, c’est à cette période qu’il prit publiquement position contre Mussolini dans le journal de la Corse, et mena un combat acharné contre l’occupant jusqu’à la date de son assassinat le 30 août 1943. Sa tâche consistait à préparer l'armement des patriotes en vue de la Libération de la Corse. Son dévouement, son abnégation l'amenèrent plusieurs fois à enfeindre les réglements de la clandestinité et de la sécurité. Pierre Orsoni, l'un des compagnons de lutte de Jean Nicoli le décrit comme un homme hors du commun qui paya le prix fort son antifascisme viscéral. A l'heure de la mort, conscient du sort qui lui est réservé, il conserve l'attitude digne et courageuse des héros flamboyants de la Résistance Corse. Retenons ses derniéres notes : « A mes enfants, Tout à l'heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme, presque heureux de mourir pour la Corse et pour le parti. Ne pleurez-pas, souriez-moi. Soyez fier de votre papa. Il sait que vous pouvez l'être, la tète de Maure et la fleur rouge, c'est le seul deuil que je vous demande. Au seuil de la tombe, je vous dis que la seule idée qui, sur notre pauvre terre, me semble belle, c'est l'idée communiste. Je meurs pour notre Corse et pour mon Parti ». Et si à l'instant suprême, il ne fut pas fusillé dans le dos comme prévu par la sentence mais décapité à l'arme blanche, c'est vraisemblablement parce que, dans un dernier sursaut de fierté et d'orgueil, il a défié ses bourreaux. (ANACR 2B - A Memoria)