Antoine François Vittori
un combattant de la liberté et de la fraternité
(extrait du site de PORRI)
Né le 9 août 1902 à Isolacciu di Fiumorbu, il est le
deuxième des dix enfants (1) d'Angèle Valentini,
originaire du Fiumorbu et d'Ange Vittori,
instituteur, originaire de Porri. Animé des valeurs
républicaines de ses parents, il rejoint très tôt les luttes sociales et
politiques et adhère au Parti Communiste Français. En 1923, il fait son service
militaire dans la Ruhr occupée par l'armée française. Sa participatition
au mouvement de protestation contre une présence en Allemagne qui laisse peser
la menace d'un nouveau conflit, lui vaudra la prison. Démobilisé, il séjourne
un temps à Marseille. De retour en Corse vers la fin de l'année 1925, il est
reçu à un concours de contrôleur des P.T.T. et nommé au Maroc. L'administration
qui ne tarde pas à découvrir ses appartenances à la C.G.T.U. et au P.C.F.,
annulera cette première affectation, préférant le déplacer à Madagascar où il
se retrouve en 1927. Dans la grande terre, le pouvoir colonial commence à vasciller. Le 19 mai 1929 se tient à Tananarive une
importante manifestation, et en tête du cortège on trouve trois français, Dussac, Planque et Vittori (2).
François est de nouveau incarcéré. Le 18 janvier 1930, au terme du procès de
ces évènements, il est condanné à 3 ans
d'emprisonnement (3). Transféré en France à la prison d Nîmes,
sa libération interviendra en 1932, date à laquelle il est assigné à résidence
en Corse.
Sa peine accomplie, il gagne Paris où il
sera en charge du Secours Rouge International qui plus tard deviendra le
Secours Populaire Français. Au Secours Rouge, en 1936, il rencontre Berthe Kanichtchikow (4). Le 16 novembre 1939, à Porri, Ange Vittori, son père,
alors maire de la commune, unira leur destinée. C'est également au Secours
Rouge que François Vittori fait la connaissance
d'André Marty, chef des Brigades Internationales qui rassemblaient les
volontaires auprès des républicains espagnols en lutte contre les phalanges
nationalistes de Franco. Il deviendra la commissaire politique de la XIVème
Brigade Internationale, à laquelle appartiendront deux de ces frères, François
Antoine (5) dit "Bébé" et Aurèle qui sera tué
dans les combats de Cuesta de la Reina (6).
La XIVème Brigade (7) regroupait les forces franco-belges,
et participa à preque toutes les grandes batailles.
Avec la XIIème Brigade, elle formait la 45ème Division Internationale qui avait
aussi pour commissaire François Vittori. Aux derniers
jours de la République espagnole, c'est de nouveau à François que l'on fait
appel pour coordonner l'aide aux réfugiés fuyant la répression franquiste.
…
Décoré de la Croix de Guerre, élevé au grade de
Lieutenant Colonel F.F.I., médaillé de la Résistance,
François Vittori occupera dans l'après
guerre, les plus hautes responsabilités au sein du Parti Communiste
Français et siègera au Sénat. Avec le professeur Augustin Ballicioni,
il fonde "La Corse Résistante", association destinée à rassembler les
Corses de la capitale et mener avec eux une réflexion sur le devenir économique
de l'ile qui demeurait dans le plus grand dénuement (11). Jusqu'à la fin des années 50, il dirigea le journal
"Le Réveil Corse". Il se détourne du Parti lorsque les chars russes
envahissent la Hongrie. Il décède à Porri di Casinca le 23 décembre 1977, à l'age
de 75 ans. Il est inhumé dans le cimetière communal aux côtés de Berthe.
François Vittori ne cessa de croire à une société plus juste et plus
humaine.
source : Vittori-Grisolia - A consulter : site de PORRI : http://www.porri.eu